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Le blog OK Club

Le blog OK Club

Le blog d'un club de plongée sous-marine Isèrois (FFESSM 14 38 0171)

Publié le par OK Club
Publié dans : #Médical

La plongée sous-marine est une activité extraordinaire mais non exempte de risques. La formation permet de les minimiser (pas de les supprimer). Je vous livre l'histoire d'une "petite" surpression pulmonaire arrivée lors d'une RSE.

Bien sûr, ce n'est pas un accident courant (heureusement) et il n'est pas toujours grave, mais .......... celà n'arrive pas qu'aux autres !

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Exercice accidentogène : La remontée sur Expiration (RSE)

 

Comme d’habitude, durant cette époque et pour ne pas perdre la main, nous avons été convié par le club à une séance d’entrainement sur le site de la carrière de Roussay (49, près de Cholet ) le Samedi xxxxxx 2008.

La veille, je prépare mes affaires. Cela fait 2 nuits que je dors mal. Mon esprit est accaparé par des affaires professionnelles.

Il fait un temps magnifique digne d’une journée d’été. L’eau et le ciel sont d’un même bleu.

La matinée s’écoule à accompagner 2 jeunes plongeurs avec Jean- François.

Le déjeuner se passe de façon agréable dans les locaux de l’OPEPS.

Pendant le café, on définit la palanquée de l’après-midi qui sera composé de Jean-François (MF1) , de Laurent ( P1) et de moi-même ( P1 avec 20 Plongées ). Jean-François nous expose les différents exercices qui seront à faire.

La plongée débute en atteignant une profondeur de 20 m. L’eau est à 14°c. Pour réaliser le premier exercice, la remontée sur expiration ( RSE), la palanquée remonte sur une terrasse à 10 m.

Sur le site, Jean- françois recherche le bout d’une bouée afin de faire la remontée suivant ce guide, mais il n’est pas présent et nous continuons l’exercice.

Nous nous plaçons en cercle, nous vidons nos gilets de stabilisation, et poussons sur nos jambes pour regagner la surface en expirant.

En crevant en surface, je fais un énorme rôt. Je suis rejoint par Jean François et Laurent.

Nous replongeons à 20 m pour faire l’exercice d’assistance. C’est Laurent qui fait l’assistance et moi qui simule.

Au cour de la remontée, j’ai mal au côté droit de la poitrine. Laurent et Jean François comprennent que je ne simule pas et la plongée est interrompue.

Je regagne le bord de l’eau, plusieurs personnes m’enlèvent rapidement mon équipement. Comme la douleur persiste, je suis placé sur une civière avec un masque à oxygène. Thierry et Nathalie, les propriétaires du site s’occupent de moi, me parlent pour me maintenir éveillé tandis que l’équipe range mes affaire et les leurs.

Les pompiers arrivent et me prennent en charge. On me demande de mon identité et mon âge.

Avant d’être chargé dans le camion direction l’hôpital de Cholet, j’entends que la gendarmerie est là pour mener une enquête.

Le trajet dure peu de temps, je sais que Jean François et Laurent suivent. C’est réconfortant.

Dès l’arrivée aux urgences, dans l’une des salles d’examen, je suis mis sous perfusion. Au vu de mes dires, les médecins urgentistes m’envoient passer une radio. Le diagnostic tombe : Pneumothorax du poumon droit.

On me demande ma carte vitale et ma carte de mutuelle. C’est pour la facturation. je les range toujours côte à côte dans mon portefeuille.

Pendant la remontée sur expiration, les alvéoles n’ont pas resistées à la pression. Elles ont éclatées et laissées entrer l’air. Le poumon droit est décollé du bord des cotes par la présence d’une poche d’air.

Pour préciser la gravité, d’autres radios sont faites et je suis placé dans la chambre U3. Avant d’entreprendre la moindre intervention, les médecins attendent de voir comment la situation va évoluer. Je les entend me dire que pour moi la plongée c’est terminé.

Je passe ma première nuit à repasser en boucles les événements de la plongée. Cent fois , je refais le scène en me disant "pourquoi, je n’ai pas suffisamment expiré ?". je connais cette image du ballon rempli d’air qui grossit au fur et à mesure qu’il gagne la surface. et qui finit par exploser !

le Dimanche matin, j’ai toujours la douleur, je repasse une radio. Le médecin de garde , M. Anneveau, décide de faire une ponction pleurale en raison de la trop grande quantité d’air.

Vers les 16 heures, je le vois entrer dans la chambre habillé en tenue de chirugien. Ce qui me marque le plus dans son accoutrement, c’est son chapeau bleu en forme de toque de cuisinier. je ne tarde pas à l’appeler ratatouille afin de détendre l’atmosphère.

Torse nu, on me place un voile sur le dos. Il cherche une côtelette sur le côté droit pour se repérer. Il me fait d’abord une piqûre pour l’anesthésie locale. Puis m’enfonce, l’aiguille qui traverse facilement les muscles puis perce la plèvre ( pour plus de précision : http://pagesperso-orange.fr/d.lefebvre/plevre.htm) qui résiste un peu, c’est la première enveloppe et à cet instant commence la ponction.

Je suis au bord de l’évanouissement, l’infirmière (Valérie) qui assiste le docteur me parle pour éviter que je sombre. Je résiste, après une autre dose d’anesthésiant.

A chaque respiration, je demande le volume cumulé évacué. Le médecin me répond 60, puis 120, 240 ,et enfin 320 millilitres.

Après cette intervention, je suis blanc. Ma femme est là pour me réconforter, mais je ressens une douleur vive et j’appelle aussitôt l’infirmière. Le médecin arrive peu de temps après et me confirme que la douleur est normale. Le poumon reprend sa place. Les alvéoles qui ne travaillaient plus sont obligées de s’y remettre. Elles n’aiment pas se remettre au travail, un peu comme nous ! me dit il.

Pour me soulager, l’infirmière me passe une seringue de morphine dans la perfusion. Au bout de quelques minutes je ne ressens plus rien. J’ai droit une fois remis, à une autre radio qui confirme que 90% de l’air à bien été évacué.

Une surveillance de 24 heures est généralement demandée mais le lendemain, après une énième radio, qui montre qu’il n’y a plus d’air, le médecin de garde, Mme Laure Arnaud donne son accord pour ma sortie et un arrêt de travail de 5 jours. Je dois prendre, également dans les 15 jours un rendez vous avec un pneumologue via mon médecin traitant .

Lundi, Jean- François qui travaille sur Nantes s’est gentillement proposé de venir me chercher à l’hôpital de Cholet pour me raccompagner à mon domicile (1h30 de route).

Durant ce court séjour, Jean François et Laurent, mes partenaires de palanquée m’ont téléphoné pour suivre mon état de santé au jour le jour.

Durant le trajet de voiture, nous parlons des tâches administratives. L’accident doit être déclaré dans les 5 jours soit sur le site de la fédération soit sur le site du cabinet Lafont - AXA assurances.

Heureusement que j’ai souscrit une assurance individuelle loisir 2. Elle couvrira les frais supplémentaires qui ne seront pas pris en compte par la sécurité sociale et la mutuelle. la Licence ne couvre que la responsabilité civile. C’est à dire les risques causés à autrui.

la grande leçon que j’en tire :
 Etre en forme quand on plonge aussi bien physiquement que mentalement afin d’appliquer correctement les consignes de sécurité.
 J’attends quelques mois pour prendre contact avec un médecin de la fédération pour voir si mon état me permet de reprendre la plongée.

la question que vous devez vous posez : SUIS-JE BIEN ASSURE ?

Sans assurance les frais d’hôpitaux et de caisson hyperbare sont à votre charge. Dans certaines zones, les transferts peuvent occasionner des frais allant jusqu’à 15 000 €.

Pour le club, L’exercice RSE est momentanément arrêté pour revoir et renforcer les consignes de sécurité.

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NdlR : Sur l'aspect "prise en charge des frais médicaux", je ne partage pas les affirmations de l'auteur. Il me semble (à confirmer s'il y a un spécialiste dans la salle) que les frais sont pris en charge par l'Assurance Maladie (jusqu'à concurence de ??), puis par une éventuelle mutuelle (là aussi jusqu'à concurence de ??) et enfin par l'assurance (optionnelle) fédérale.

Par contre, pour les frais de rappatriement (même en France : Exemple transport en hélico), ou en cas de problème à l'étranger, l'assurance 2F peut servir.

Voir clauses et couverture de votre mutuelle et de l'assurance 2F.

 

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G
Avez-vous replongé depuis cet accident? <br /> De nombreux médecins fédéraux disent que les poumons qui subissent une surpression pulmonaire sont fragilisés à jamais (risque accrus de pneumothorax) et en plus des bulles (emphysème) sont impossible à éliminer en totalité dans le corps. <br /> Est-ce-que les médecins fédéraux ont accepté la reprise de la plongée?
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O
Il s'agit d'un article trouvé sur la toile et nous ne savons pas si la personne a pu replonger.
D
Oui, les urgences sont prises en charge en France entièrement par la sécu. La recherche et le sauvetage des personnes sont gratuits en France, à charge des administrations, sauf lors des sports d'hiver où une carte neige ou assurance est conseillée. L'assurance individuelle Lafont/AXA de la FFESSM, en dehors de la RC pour réparer des dommages causés à autrui, n'a un intérêt qu'en dehors de l'espace économique européen où les frais médicaux ne sont remboursés que justificatifs (à conserver) qu'à hauteur des remboursement en France...A ce sujet, l'assurance assistance proposée par DAN Europe est plus complète et adaptée, même si elle est plus chère. En Europe, pour éviter l'avance des frais, il suffit de se munir de la carte de sécurité sociale européenne à demander à votre caisse de sécu. Sur sa présentation, vous n'avez pas besoin d'avancer les frais en Europe comme vous le faites en France...
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