Le navire - son histoire
Le chaouen, propriété de la compagnie Marocaine de Navigation, fut lancé en 1961 à Travemûnde. Le 21 février 1970, en provenance de Casablanca chargé d’oranges, il s’échoue à la suite d’une erreur de navigation sur l’île de Planier, près de Marseille. Pour son malheur, le Mistral forcit, et les efforts du "Provençal XV" pour le dégager restèrent vain...
Longueur 90m
Largeur 13.5m
Tonnage 1550t
Propulsion 2 x 1370 ch
Le naufrage
Le Chaouen s'est échoué à l'ouest de Planier le samedi 21 février à 19 h 40, lamentablement, à l'issue d'une traversée sans problème. Parti de Casablanca, il arrivait en vue de Marseille par mer belle, mistral modéré, et la prise de pilote ne devait pas tarder. Inexplicablement, il s'encastra à douze nœuds sur les rochers de Planier. L’hypothèse retenue pour expliquer le naufrage fut la suivante : navigant aux instruments, cap sur le phare, le bâtiment n'était pas surveillé... Partir de Casablanca, viser un petit îlot, et ne pas le manquer à des milliers de kilomètres, faut le faire ! Profondément engagé sur la roche, I'arrière encore à flot, la cale noyée, le navire ne semblait pas encore en perdition. Dans un premier message, le commandant du Chaouen demanda l'aide d'un remorqueur, le Provençal XV de la Nouvelle Société Provençale de Remorquage. Arrivé à 22 h 30 sur les lieux, celui-ci put, à minuit, passer une remorque au cargo marocain mais l'état de la mer (fort vent d'ouest) provoqua la rupture de cette amarre à 2 h20 du matin. Une voie d'eau s'était, dans l'intervalle, déclarée dans la cale N° 1. Sous les coups de mer, le navire frappait durement contre les rochers et la situation devait rapidement s'aggraver. A 6h, dimanche, la cale N° 3 était envahie par l'eau et la chambre des machines le fut à son tour dans la matinée. Des risques de cassure étant apparus, le commandant décida de faire évacuer les deux-tiers de l'équipage sur l’îlot de Planier, rejoint à pied sec par l'échelle de pilote. La situation s'étant à nouveau aggravée, I'abandon du navire fut décidé dimanche à 11 h 30. Le Chaouen devait chavirer et couler à 14h11.
La plongée
Localisation
Sur la face ouest de l’île de Planier, située à quinze kilomètres au sud-ouest de Marseille et à huit kilomètres du continent. L'île est très exposée et il faut une excellente météo pour s'y rendre.
Sa face nord, où on accoste le plus souvent si le temps le permet, est prolongée par des fonds sous-marins qui "descendent" vite, avec un magnifique tombant. C'est là que se trouvent deux avions, et le cargo Dalton. La face ouest se prolonge par des fonds moins abrupts, et un vaste haut-fond, dit La-Pierre-à-la-Bague. Contre le rivage, le Chaouen a coulé dans une petite anse, plutôt vers le nord de cette face ouest. Autour de lui, et vers La-Pierre-à-la-Bague, de nombreuses autres épaves, plus ou moins identifiées (en fait, seul le Middlebury Victory est identifié... Ies autres peuvent être Syria, Ville de Bizerte, Cephise, Théodore Sifneo). La face sud-est, dite "plaine de Planier" est moins riche en épaves, car elle ne correspond pas au principal courant commercial maritime.
Coordonnées : 43° 11,98 nord ; 05° 13,80 est.
La plongée
Le Chaouen est une épave sur laquelle il faut plonger par beau temps et mer calme. L'île du Planier ne protège ni du Mistral, ni du vent d'Est. Peu de courant sur le site.Le mouillage est possible dans la petite crique.
Il est important d'avoir un phare si l'on veut profiter pleinement du navire. Couché sur babord, la plongée se fait le long du pont. C'est une épave très bien conservée.
Par 4-5m trônent deux magnifiques ancres, puis vers 5-6m la proue apparait, ouverte, et quelques dizaines de mètres de chaines en sortent. L'épave, orientée vers l'île, a émergé de l'eau pendant de nombreuses années, mais les tempêtes et autres coup de mer l'ont fait glisser. Les treuils sont toujours présents. En direction de la poupe, la cheminée est intacte, par contre le château avant gît sur le sable avec le 2è mât de charge.
De nombreuses trappes et ouvertures permettent un accès facile aux cales, salle des machines, cabines ou salon. La salle des machines est encombrée de cables dont il faut se méfier.
Descendant vers la poupe, il faut s'arrêter vers le mât radar qui permet de contempler le bateau dans son ensemble. A 36m, vous verrez l'hélice (qui n'est pas en bronze) et le gouvernail.
Faune et flore.
Du fait du naufrage assez récent, la flore est encore assez timide sur l'épave. Quelques gorgones et éponges ont vu le jour, mais elle est principalement recouverte de petites algues brunes. La faune est essentiellement composée de congres, sardines, castagnioles et barbiers.